Encres et peintures de Stéphanie Billarant
Tropismes
Si l’œuvre de l'artiste est une vision du monde, une expression de l'humain, voici ce que les encres et peintures de Stéphanie Billarant me donnent à voir. Nous avançons dans la pénombre pour parvenir à la clarté. Nous traversons l'exubérance pour cerner la simplicité. De la brindille à la poutre, de la poutre au plancher, des murs à la toiture. Ainsi nous bâtissons notre cathédrale intérieure. Du souffle à la voyelle, la consonne, le premier mot. Ainsi nous explorons l'océan du langage. Le trait, la nuance, la lumière et l'obscurité ouvrent le chemin, assoient la forme, révèlent la densité de la pensée. Nul besoin de chercher le trésor aux confins de l'immensité. La clef du secret se trouve au fond du puits, dans la jungle, la steppe, la toundra et le désert de notre propre expérience de vie.
Marine teplitxky
Mon travail céramique traite du rapport entre l'humain et son environnement.
La série des "têtes oniriques" figure nos envies de nature, celle qui s'échappe du crâne et se
sublime aussitôt en une chevelure de flore terrestre ou marine, où peut trôner un poulpe,
comme stupéfait d'être pris en rêve.
Mais elle parle aussi de la nécessaire symbiose de l'homme avec la faune et la flore, de cette
< association biologique, durable réciproquement profitable, entre deux organismes vivants>
[Déf. Le Robert] que nous devrions rechercher.
Les portraits d’oiseaux prennent pour sujet des animaux souvent peu connus voire mal aimés.
Avec beaucoup de bienveillance et une touche d'anthropomorphisme, je les sublime en
personnages qui nous regardent comme des égaux, aussi beaux, aussi laids que nous
.
Des oiseaux habités, yeux fous, regard en coin ou bec dubitatif, qui interrogent le spectateur
sur son rapport au monde animal.
Et s'il faut définir le point commun de ces pièces, alors "sublimorphisme" pourrait être celui-
là… s’il existait.
>